Strip-till Pour les cultures sensibles en non-labour ou pour gagner en productivité
Le strip-till permet de ne travailler que la ligne de semis des futures cultures. Il intéresse donc particulièrement les adeptes du non-labour qui rencontrent des problèmes de levée des cultures sensibles à la qualité d'implantation. Son action crée alors un milieu favorable au développement racinaire de la culture.
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Compromis entre une préparation de sol traditionnelle et le semis direct, le strip-till consiste à ne travailler que la ligne de semis des cultures à fort écartement. Le fait de laisser intact l’inter-rang limite l’érosion, le coût de mécanisation ou encore les levées d’adventices.
Selon Sylvain Duthoit, ingénieur conseil agronomie à la Chambre d’agriculture de la Marne, le strip-till qui ne travaille le sol que sur un tiers, voire un quart de la surface, est « une solution dans les systèmes en non-labour qui posent des problèmes d’enracinement des cultures sensibles à la qualité de l’implantation, colza, betterave, maïs et tournesol ». Il remplace alors le labour pour ces espèces, quand les autres, comme les céréales, peuvent être implantées sans labour. « Le strip-till accroît par ailleurs la productivité des chantiers pour les systèmes traditionnels en labour qui doivent faire face à des restrictions de main-d’œuvre. »
Savoir être patient
Thierry Evelin, responsable produit chez Carré : « Il faut savoir être patient avec un strip-till pour intervenir quand les conditions sont favorables. Le sol ne doit être ni trop sec, ni trop humide. Un déchaumage ou un travail d’émiettement pourra être nécessaire avant. A l’automne, il s’agit d’ouvrir la terre par un travail en profondeur de la dent pour ensuite passer au printemps pour réchauffer la raie de semis, environ deux semaines avant l’implantation. »
« La majorité des matériels de strip-till réalise un travail de la ligne de semis en profondeur et en surface », confirme Arvalis-Institut du végétal. « Généralement, une dent opère sur 10-20 cm pour corriger d’éventuels défauts de structure du sol. La surface est également travaillée pour enfouir les pailles et créer de la terre fine. Cette zone, future ligne de semis, ressuie plus vite au printemps et se réchauffe mieux. Le travail de la dent est complété par divers équipements : disques visant à créer une petite butte, rouleaux de rappui… » En fonction de la texture du sol, le strip-till doit être réalisé plus ou moins longtemps avant le semis. « On anticipe d’autant plus que le sol est argileux. »
Ne pas chercher à combiner le semis
Victor Leforestier de Sly France témoigne d'une combinaison propice avec la fertilisation mais peu adaptée avec le semis dans la plupart des cas. « Cela va même à l'encontre du principe du strip-till dont l'objectif est de réchauffer la ligne de semis. Principe qui suppose de laisser le temps au sol travaillé de se réchauffer... Et niveau matériel, les vitesses d'avancement ne concordent pas. Un monograine ne peut pas suivre à 9-10 km/h. Au niveau puissance, le tracteur doit pouvoir entraîner le combiné. Enfin, les conditions donc les moments de travail ne sont pas le mêmes. A attendre le bon moment pour semer, le risque c'est de se prendre de l'eau, et de ne plus pouvoir passer avec le strip-till. En sol argileux particulièrement, les deux opérations sont impossibles à combiner. »
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